Faut-il revendre ses parts de SCPI en période de crise ?
La virulence de la crise économique s’est fait ressentir sur les différents marchés et a été redoutée par les investisseurs dans la pierre-papier. Bien qu’ayant été relativement peu préjudiciable pour les SCPI, les sociétés civiles de placement immobilier, celle-ci a tout de même généré de la panique au cours de l’irruption de la pandémie. Les détenteurs de parts se demandent alors s’il faudrait les revendre afin d’éviter les conséquences d’une éventuelle baisse de leur valeur.
Les SCPI ont survécu à la crise
Grâce à leur composition 100% immobilière, et surtout à la mise en œuvre de mesures d’accompagnement ciblées des locataires par les sociétés de gestion, les SCPI ont survécu à la crise. La revente des parts n’est pas le bon réflexe à adopter, à la différence des actifs investis en bourse, puisque les SCPI sont avant tout de la pierre, de la valeur refuge en période incertaine.
Cas exceptionnel des SCPI hôtelières
Seules les SCPI hôtelières ont cependant eu du mal à gérer la situation de crise. Leurs rendements se sont fortement contractés, reculant à moins de 2.5% en moyenne. Afin de maintenir la collecte, les sociétés de gestion ont opté pour la révision à la baisse des prix de la part. Leur valeur a donc chuté, et ces performances qui faiblissent sont le fruit du secteur touristique en berne à la suite des fermetures prolongées des frontières internationales ainsi que des périodes successives de confinement.
Toujours est-il que les SCPI hôtelières diversifiées, c’est-à-dire reposant sur d’autres typologies d’actifs (bureaux, commerces, logistique), ont réussi à maintenir un taux de distribution décent, tandis que le prix de la part se stabilise.
Illiquidité des parts de SCPI
Il faut également retenir que la revente n’est pas toujours aisée en raison de l’illiquidité de ces actifs. Cela dans la mesure où il est question de vendre de l’immobilier, et non des actions en bourse ou des fonds communs de placement par exemple. Revendre des parts de SCPI ne peut donc se faire du jour au lendemain, nécessitant un certain temps de préparation.
En ce qui concerne les SCPI à capital variable, l’investisseur est libre de programmer lui-même la revente certes, mais trouver un acheteur sur le marché secondaire n’est pas toujours garantie. En effet, une SCPI « en perte de valeur » peut ne pas intéresser les repreneurs, exposant ainsi l’investisseur à des risques de moins-value. Rappelons que la revente est réalisée de gré à gré et peut prendre du temps, période pendant laquelle la conjoncture pourrait avoir évolué de manière positive.
Par ailleurs, la revente des parts par la société de gestion elle-même n’est pas toujours garantie dans le cas des SCPI à capital variable. Cela, d’autant que l’investisseur n’aura aucune maîtrise sur le prix de part dont le calcul revient à cette dernière.
Conserver ses parts sur une longue durée
Tout comme avec l’immobilier, la durée de détention se fait sur le long terme en ce qui concerne ces classes d’actif. Les parts se conservent même jusqu’au décès de son titulaire, avec la possibilité de les transmettre à ses héritiers. La période minimale de détention recommandée est de 8 ans à 10 ans afin que les éventuelles pertes de rendement soient rattrapées au fil du temps. Ces pertes sont par exemple issues du report de jouissance qui se concrétise par l’absence de versement de dividendes pendant une certaine durée fixée par la société de gestion (2 à 5 mois). Elles peuvent également provenir d’une baisse temporaire de la valeur des parts, comme c’est le cas avec les SCPI hôtelières. Le glissement du rendement de la SCPI elle-même peut en faire partie.